Oeuvres

LIVRES, OUVRAGES

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 Réédition du livre Continental Saïgon, de Philippe FRANCHINI

Symbole et miroir de l’histoire de l’Indochine, l’hôtel Continental fut le point d’ancrage de tous les aventuriers, les rêveurs et les ambitieux. Son salon, sa terrasse bruissaient des intrigues et des illusions tissées par ces hommes qui ont cédé aux charmes de l’Extrême-Orient, ses promesses de fortune, le parfum du pastis et des tamaris, la fumée brune de l’opium puis celle des canons.

À travers l’histoire de sa famille – son père corse propriétaire du fameux hôtel et sa mère vietnamienne – c’est tout le Saigon des années 1930 à 1970 qui ressurgit : la vie quotidienne des Vietnamiens, la tragédie du métissage, le crépuscule du « règne des Blancs », la prospérité et les désillusions, la corruption et le sang.

Poste d’observation des personnalités militaires et politiques, journalistes, écrivains et cinéastes, le Continental est un lieu d’envoûtement par lequel sont passés Segalen, Malraux, Mayréna, Lucien Bodard, Graham Greene, Pierre Schoendoerffer, Jacques Laurent, Jean Lartéguy, Raoul Coutard ou encore Jacques Chancel.

Récit magnifique et poignant d’un témoin privilégié de l’Histoire et de ses coulisses, de l’Indochine française à la révolte de 1930, de la chute de Saigon à la guerre du Vietnam, Continental Saigon est un livre devenu mythique. Depuis sa première publication en 1977, il incarne autant les fantasmes de cette luxuriante et mystérieuse Indochine que le rêve colonial brisé.

« A la terrasse du Continental, on prenait en quelques heures la température de la ville, la mesure de son chaos et de sa folie. »

Philippe Franchini est né à Saigon. De 1965 à 1975, il a dirigé le Continental Palace. « Peintre par vocation, écrivain de profession, hôtelier de circonstance » (Bernardo Valli), l’auteur est avant tout un Eurasien déchiré par sa double culture mais nourri par le démon de l’aventure.

une enfance a saigon

UNE ENFANCE À SAIGON,nouveau roman de Catherine Brai, collection l’Harmattan

Dans ce roman autobiographique, la jeune narratrice nous fait découvrir le quotidien d’une famille saigonnaise de l’intérieur, à la fin de la colonisation française et à l’aube de la déroute des soldats américains au Vietnam, en dépit des bombes lâchées au-dessus des rizières. Les souvenirs abondent dans ce récit sensible et souvent plein d’humour qui relate une adolescence dans un univers que l’histoire s’apprête à faire basculer irrémédiablement. Un récit authentique, un témoignage fort.

 

pluralisme religieux

Pluralisme religieux : une comparaison franco-vietnamienne

Les notions de pluralité, de pluralisation, de pluralisme, sont l’objet de débats récurrents. Elles n’en sont pas moins clairement identifiées et inscrites dans le vocabulaire scientifique. En prolongeant un dialogue instauré dans le domaine des sciences religieuses depuis de longues années, la rencontre franco‑vietnamienne qui s’est tenue à Hanoi en octobre 2007 a permis à un groupe de chercheurs de l’École pratique des hautes études et du Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL) d’une part, à leurs homologues de l’Institut de Recherches sur les Religions et d’autres instances vietnamiennes d’autre part, d’échanger sur diverses formes du pluralisme, sur la pertinence de ses définitions, sur les défis et les nécessités d’une homogénéisation du lexique religieux. Elle a surtout livré – et les présents actes nous les donnent à lire – des descriptions et des études de cas spécifiques visant à analyser, en vue de les comparer, les situations, les processus et les modes de régulation du religieux en France et au Viêt Nam.

Si le passé colonial et ses legs tendent à expliquer la relation particulière que ces deux pays entretiennent, ce fait ne peut expliquer à lui seul une telle mise en miroir. Héritière d’une histoire religieuse complexe, la France continue aujourd’hui de se diversifier et de se transformer sous les effets d’une laïcité plus que centenaire et de son intégration au sein de l’Union européenne. De son côté – et peut-être plus que tout autre pays de la région – le Viêt Nam a synthétisé les enjeux contemporains du XXe siècle en Asie et il soulève aujourd’hui les questionnements fondamentaux en matière de politique et d’épistémologie du religieux.

Religions du monde et courants minoritaires, constructions étatiques et nationales, laïcités au regard des sciences politiques et juridiques, structurent un dialogue sur le pluralisme religieux qui se veut porteur à la fois d’une meilleure connaissance mutuelle et d’une réflexion plus globale sur ce qu’est, en ce début de XXIe siècle, la modernité religieuse.

Pascal Bourdeaux, historien des religions de l’Asie du Sud-Est, est maître de conférences à l’EPHE et membre du GSRL (EPHE-CNRS).

Philippe Hoffmann, directeur d’études à l’EPHE, est ancien doyen de la Section des sciences religieuses et actuel directeur du Labex Hastec.

Nguyễn Hồng Dương, spécialiste du catholicisme vietnamien, est ancien directeur de l’Institut de Recherches sur les Religions (Académie des Sciences sociales du Viêt Nam, Hanoi).

 

voyageur malgre lui

Parution du dernier roman de MINH TRAN HUY cet automne « Voyageur malgré lui »

Un été, au hasard de ses déambulations new-yorkaises, Line découvre dans un musée l’existence d’Albert Dadas, premier cas, au XIXe siècle, de « tourisme pathologique ». L’histoire de ce fugueur maladif, sans cesse jeté sur les routes par son impérieuse soif d’ailleurs, fait remonter en Line d’autres souvenirs, liés aux « voyageurs malgré eux » de sa propre famille : Thinh, l’oncle si étrange, Hoai, la cousine disparue et, surtout, son père. Cet homme bousculé par l’Histoire, cet immigré aux vies multiples qui a longtemps gardé le silence. Grâce à Line, il va enfin partager les secrets de son enfance.En naviguant entre mémoire familiale et mémoire collective, Line déterre le passé et entrecroise les destins de quelques exilés de notre siècle que la misère, la guerre ou la folie ont conduit à errer entre deux rives. Et le roman rend hommage à tous ces déracinés de la plus belle façon qui soit : en les faisant revivre.

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Ils sont devenus français

de Doan Bui, Isabelle Monnin

Ed JC Lattes

 

Zola, Drucker, Gainsbourg, Sarkozy, Cardin mais aussi Badinter, Apollinaire, Stravinsky, Chagall, de Staël, Cavanna, Coluche ou Aznavour : chacun dans leur domaine, chacun à sa façon, ils portent l’esprit français, la culture, et participent à ce qu’on appelle l’identité d’une nation. Ils incarnent la France. Pourtant, ils ne sont pas nés français. Ce n’est qu’après de longues démarches administratives qu’ils le sont devenus, eux-mêmes ou leurs parents. Le public l’ignore souvent. Leurs enfants l’ont parfois occulté, tout occupés à se faire une place en France. Les archives nationales, elles, ont tout gardé, dans des chemises en carton au papier jauni, dans des milliers de boîtes, sur plusieurs kilomètres de rayonnages…
C’est à une longue enquête de détective que se sont livrées les auteurs. Il a fallu véritablement exhumer ces trésors de papier, ces dossiers de naturalisation anonymes. Un fabuleux patrimoine où se racontent épopées intimes et aventures collectives au gré des ballottements de l’histoire. Les familles, que les auteurs ont rencontrées, n’en avaient jamais eu connaissance : Michel Drucker, Raymond Domenech ou Charles Aznavour ont ainsi été confrontés aux traces émouvantes de leur histoire. Lettres manuscrites, rapports de police, enquêtes administratives : chacun de ces dossiers se lit comme un polar. L’ensemble donne un ouvrage foisonnant, où les itinéraires personnels d’Offenbach, Cendrars, Vartan, Beregovoy, Goscinny, Uderzo ou Ionesco nous permettent de voyager dans l’histoire, du Second Empire jusqu’aux années 1960. Le parcours d’Apollinaire nous rappelle la Grande Guerre, où la nationalité se payait de son sang, par un engagement volontaire dans l’armée. Les itinéraires de Chagall et de Gainsbourg nous plongent quant à eux dans le passé sombre de Vichy, qui avait décidé, comme le révèle cette enquête, de les rayer de la communauté nationale. Les héros de ce livre étaient polonais, espagnols, russes, ukrainiens, argentins… Des réfugiés fuyant les persécutions, les guerres civiles ou la misère. En une génération, ces immigrés sont devenus « La France ».
préfacé par Annie Poinsot, conservateur aux Archives nationales.

 

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